La logique et la Foi

Extrait du livre: The Book of Mirdad (Chapitre 19)

Conseils poétiques du Maître Mirdad à ses disciples : Bennoon, Micaster et Himbal sur:

La logique et la Foi
Le reniement de Soi
Comment arrêter la roue du Temps
Pleurer et Rire.

Bennoon: Pardonnez-moi, Maître. Mais ta logique me confonde avec son illogisme.

Mirdad: Pas étonnant, Bennoon, on vous a appelé “Le juge”. Vous insisté sur la logique de l’affaire avant de rendre votre décision.

Vous avez été juge si longtemps et n’avez pas encore compris que l’utilisation de la logique est pour débarrasser l’homme de Logique  et l’emmener à la foi et à la compréhension?

La logique est l’immaturité qui tisse ses filets de fils de la vierge avec lesquels elle vise à attraper le mastodonte de la connaissance.

Quand la Logique vieillit, elle s’étrangle dans ses filets et ensuite se transmue en la Foi, qui est la connaissance la plus profonde.

La Logique est une béquille pour l’infirme; mais un fardeau pour la rapidité du pied; et un plus grand fardeau encore pour les ailés.

La logique est la foi dans le deuil. La foi est logique arrivée à maturité, Bennoon, dès qu’il le sera, vous ne parlerez plus de logique.

Bennoon: Pour glisser du bord du Temps dans l’axe, nous devons nous renier par la force. L’homme peut-il nier sa propre existence?

MIRDAD: Pour cela, en effet, vous devez renier le soi qui est un jouet entre les mains du Temps et ainsi affirmer le Soi qui est immunisé des jongleries du Temps.

Bennoon: Le déni d’un soi peut-il être l’affirmation d’un autre?

MIRDAD: Aye, nier le soi, c’est affirmer le Soi. Quand on est mort pour changer, alors on est né de l’immuabilité.

La plupart des hommes vivent pour mourir. Heureux ceux qui meurent pour vivre.

Bennoon: Pourtant cher est l’identité de l’homme à l’homme. Comment va-t-il se fondre en Dieu et être toujours conscient de son identité?

MIRDAD: Est-ce une perte pour le ruisseau d’être perdu dans la mer et ainsi être conscient de lui-même comme la mer?

Pour que l’homme perde son identité en Dieu c’est perde son ombre et trouver l’essence sans ombre de son être.

Micaster: Comment l’homme, créature du temps, peut t-il se libérer des griffes du temps?

Mirdad: Comme la mort vous délivrera de la mort, et la vie vous délivrera de la vie , ainsi , le temps vous émancipera du temps. L’homme sera tellement de changement que tout en lui languira du temps avec une passion inébranlable, pour ce qui est plus puissant que le changement. Et sûrement il le trouvera en lui-même.

Heureux ceux qui languissent car ils sont déjà au seuil de la Liberté.
Eux que je cherche, et pour eux je prêche.

Ne vous ai je pas chercher parce que j’ai entendu tes supplications?

Mais malheur à ceux qui balancent les tours du Temps en y cherchant leur liberté et leur paix.

A peine sont-ils nés qu’ils ne sont faits pour pleurer la mort. A peine sont-ils remplis qu’ils sont vidés. À peine qu’ils piègent la colombe de la paix qu’elle se change en un vautour de guerre entre leurs mains.

Plus Ils pensent qu’ils savent, moins ils savent en vérité. Plus ils avancent, plus ils reculent. Plus ils augmentent, plus ils tombent. Pour eux, mes paroles seront des murmures vagues et irritants; comme des prières dans une maison de fous, ils seront, et comme des flambeaux allumés devant l’aveugle.

Ce n’est que lorsqu’elles commenceront aussi à aspirer à la Liberté qu’elles ouvriront l’oreille à mes paroles.

, Maître Himbal: (Pleurant) Non seulement mes oreilles, vous avez ouvert, mais aussi mon cœur.
Pardonne l’Himbal sourd et aveugle d’hier.

MIRDAD: Arrêtez vos larmes, Himbal. Une larme ne devient pas un œil qui cherche des horizons au-delà des domaines du Temps et de l’Espace.

Laisse à ceux qui rient quand chatouillés par les doigts rusés du Temps et qui pleurent quand leur peau est déchiquetée par ses ongles.

Que ceux qui dansent et chantent au rayonnement de la Jeunesse changent de gémissement aux rides du Vieil Age.

Laissez les fêtards aux carnavals du Temps couvre leurs têtes de cendres à ses funérailles.

Mais, vous devez toujours être serein. Dans le kaléidoscope du changement cherche, rien que l’immuable.

Rien ne vaut une larme dans le Temps. Rien ne vaut un sourire. Un visage souriant et un visage pleurant sont tout aussi inconvenant et déformé.

Voulez-vous éviter le sel des larmes? Évite donc les contorsions du rire.

Une larme quand volatilisée devient un rire. Un rire quand il est condensé devient une déchirure.

Ne sois pas volatile à la joie, ni condensable à la tristesse. Mais sois sereinement proche des deux.

4 commentaires

  1. Sur les rives du fleuve illusoires que nous faisons du concept temps, la mort se traduit par la peur de l’étendue océanique à l’autre côté de l’embouchure, et où se jettent l’eau de toutes nos préoccupations futiles, au nom d’une quête effrénée pour pérenniser nos vies sur terre

    De là naissent toutes nos inquiétudes comme une perte assurée de quelque chose que nous possédons déjà sans nous en rendre compte

    L’éternité est une irruption consciente de l’emprise du temps, c’est-à-dire de toute pensée intéressée et orientée vers la bassesse de nos attentes égoïstes

    Comme le feu de la passion utilisée pour brûler les scories à la base de nos mauvaises émanations dans notre environnement psychique et physique, la mort prend vie à travers le temps pour souligner les souffrances récoltées en conséquence

    A contrario, la vie dans sa soif de l’infinie plonge ses racines dans notre imagination consciente comme stratagème pour communiquer à notre inconcience la douleur et l’issue fatale des dérives causant la mort des corps dans leurs formes actuelles

    Nous sommes les créateurs de tous nos malheurs par motif de bonheur

    Et c’est tout à fait normal quand nos réactions anormales accouchent le mal dans l’eau du canal où grouillent toutes formes de vies favorables à la Vie par le biais de la mort sur le médium de la souffrance

    Comme si c’était ainsi prévu par la conscience cosmique qui fait rythmer les cœurs pour alimenter les cerveaux par un élan en duo du bonheur au cahos des sens et des organes languissant vers l’eau fraîche de nouvelles expériences capables de faire durer la dance dans ses alternances

    Car à quoi servirait le temps en dehors de la vie qui se vit pour ne jamais mourir ou à l’intérieur de la mort qui se meurt pour ne jamais vivre ?

    Jimmy St-Hilaire

  2. Mon cher ami Jimmy,
    Mirdad doit être en train de se réjouir là ou il est , s’il n’est pas déjà réincarné en toi.
    J’espère que d’autres génies 🧞‍♀️ comme toi arrivent à exposer leurs talents avant qu’ils ne s’évanouissent en fumée.

  3. De temps en temps je me sens transporté par un élan puissant quand il s’agit de laisser épancher les désirs de mon cœur en transposant mes pensées aux sentiments entrelacés des fils constitués des défis à relever pour marquer mon temps

    À l’instar des aînés au centre des grandes épopées, nous sommes nombreux à nourrir le vœu d’avoir droit de citer parmi les générations suivantes par le biais des noms de renom

    Mais à quoi cela sert vraiment à savoir marquer son temps?

    Avons nous réellement raison de faire usage de notre précieux temps pour créer des œuvres comme des perles de grandes valeurs qui doivent transcender le temps ?

    A vrai dire, cela offre une belle occasion pour se mettre au service des autres qui de temps à autres cherchent à résoudre des problèmes partant des expériences déjà réalisées

    Cependant, la nature de nos problèmes nous met en face de la stupidité de notre conception du temps et l’usage que l’on en fait a des effets dévastateurs sur les conditions nécessaires au bien-être de toutes formes de vies sur terre

    Nos dures labeurs entrepris avec autant d’acharnement ne favorisent pas la culture de la confiance qu’a besoin le genre humain pour vivre en harmonie et en toute quiétude dans des corps sociaux motivés par l’amour mutuel

    Quand la paix, l’amour, la joie, la confiance, la Foi, la compassion, la bonté… se trouvent à la base de nos échanges, le flot du temps s’écoule plus lentement et le bonheur de vivre nous fait vivre une éternité à chaque seconde

    Ainsi donc, le temps est la maubaise sensation que nous ressentons au contact des dangers auxquels nos sommes exposés à cause de nos préoccupations prosaïques et trop personnelles

    Comme l’exprime si bien le livre de Job: »Nous sommes d’hier et nous n’en savons rien… »

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